• http://www.korea-dpr.com/



       Le site officiel de la République démocatique populaire de Corée : une vitrine bien pauvre pour un pays qui s'évertue à sauver des apparences qui ne trompent plus personne. A visiter avec précautions.


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  •    Contrairement à ce que l'on pourrait penser, la résolution porte certes des sanctions à l'encontre de la Corée du Nord, mais ne mentionne pas la suspension de l'aide alimentaire (l'une des plus importantes fournies à un pays dans le monde). Précisons que la Corée du Sud à d'ores et déjà suspendu son aide alimentaire. La résolution officiellement proposée au vote du Conseil de sécurité de l'ONU par le Japon (membre pour 2005 et 2006) et soutenu par les USA, la France et le Royaume-Uni, vise à interdire tout transfert de fonds, de biens ou de technologies susceptibles de contribuer au programme nucléaire coréen. On peut cependant se demander pourquoi jusqu'alors les pays fournissaient des telles aides, conscients de l'existence d'un programme nucléaire, alors qu'ils tentent désespérément depuis 6 ans de faire avorter ce projet. La Corée du Nord pourrait quant à elle trouver d'autres ressources, comme elle a pu le faire par le passé -différents cas de trafics ou de blanchiments d'argent organisés par le gouvernement nord-coréen auraient été découverts.


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  •    Le japon a dementi ce mercredi 12 juillet l'hypothèse d'une attaque militaire préventive contre la Corée du Nord. Cette annonce faite lundi 10 juillet avait suscité de vives réactions. D'abord de la part de la Corée du Nord qui s'était dite prête à "une guerre totale" et qui a annoncé aujourd'hui qu'en cas d'attaque nipponne, elle procéderait à la destruction du pays. De la part de la Russie ensuite où les propos japonais ont été jugés "inadmissibles", la Russie prônant une réponse ferme mais non punitive. Malgré le retrait des propos, le Japon a confirmé sa volonté de faire adopter la résolution au Conseil de sécurité de l'ONU, soutenu par les USA, la France et le Royaume-Uni, mais vivement critiquée par la Russie et la Chine, partisanes d'une solution consensuelle. Dans ce cadre, il a été convenu que le vote de la résolution serait reporté, cela pour permettre à la délégation chinoise arrivée lundi 10 juillet à Pyonyang d'entamer des négociations dont le but est de convaincre les dirigeants nord-coréens de reprendre les pourparlers à six (Japon, deux Corées, USA, Russie et Chine), le but ultime étant l'abandon du programme nucléaire coréen -les missiles à l'essai la semaine dernière seraient susceptibles de porter des armes nucléaires.


       Dans tous les cas, une attaque préventive japonaise paraît peu concevable pour plusieurs raisons. D'abord d'un point de vue interne, une telle action serait illégale puisque la Constitution pacifique dont s'est doté le Japon en 1947 lui interdit tout recours à la force, à l'exception du cas de l'autodéfense. D'un point de vue technique par ailleurs, il semble peu probable que le Japon soit capable de faire face à une armée nord-coréenne composée de plus d'un million de soldats (sur une population totale de 23 millions d'habitants). Enfin, une telle intiative pourrait lui attirer les foudres de nombreux pays comme la Chine, la Corée du Sud (avec qui les relations sont déjà tendues, la plaie de la colonisation japonaise n'étant pas vraiment refermée), deux pays qui ne souhaitent en aucun cas la chute du régime (voir le billet Une place dans le monde entre indifférence et agressivité).



       Le négociateur américain, Christopher Hill, estime quant à lui que les négociations entamées lundi par la Chine a Pyonyang sont prometteuses et pourraient constituer un tournant dans l'Histoire de la Corée du Nord qui aura à choisir entre l'ouverture sur le monde ou le renforcement de son isolement. Cependant, une telle hypothèse d'ouverture du pays semble peu concevable pour le moment, même si la Corée du Nord acceptait le retour aux négociations à six, dans le sens où l'isolement totale de la population (qui est litéralement sans contact avec l'extérieur) pourrait bien constituer le fondement de la pérennité du dernier régime stalinien du monde. Ce dernier pourrait bien être menacé si une "lueur de conscience" s'animait au sein du peuple. Il se pourrait que le pays fonctionne comme auparavant : une apparente politique d'autosuffisance soutenue par une aide internationale massive et des sorties ponctuelles sur la scène internationale.


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  •    Il semble que la question de la crise nucléaire nord-coréenne divise de façon nette la communauté internationale sur les façons de réagir. Pourtant, il ne s'agit que des réminiscences d'attitudes adoptées antérieurement par les différents acteurs de la scène internationale.


       Pour comprendre les attitudes des différents pays aujourd'hui, il peut être nécessaire de se pencher sur le comportement diplomatique antérieur de ces derniers.


       Le Japon semble aujourd'hui être le pays le plus âpre à la lutte dans le cas de cette nouvelle crise. Ceci n'est pas particulièrement nouveau puisque les tensions entre Corée -Nord et Sud- et Japon ont toujours fait partie de leurs relations. Le Japon, dans un appétit impérialiste, a en effet été le colonisateur de toute la péninsule coréenne pendant presque toute la première moitié du XXe siècle. Les cicatrices des blessures infligées aux Coréens se manifestent encore souvent. Plus particulièrement dans le cas de la Corée du Nord, l'affaire récente des enlèvements a fortement refroidi les relations avec le Japon qui semble se sentir particulièrement menacé aujourd'hui, puisqu'il a annoncé lundi 10 juillet qu'il pourrait envisager une attaque préventive (propos retirés mercredi 12 juillet).



       La Corée du Sud quant à elle "souffre" d'une grande rancoeur de la part de sa soeur du Nord. Elle bénéficie ou pour le moins a bénéficié d'un soutien américain massif et les Coréens du Nord la rende responsable de tous les maux de leur pays. Il apparaît que l'ensemble de la péninsule a beaucoup souffert de la séparation (opérée après la guerre de Corée). Cependant, une réunification ne semble absolument pas envisageable et Séoul a jusqu'à maintenant tout fait pour maintenir le régime stalinien au Nord. En effet, même si de substantielles efforts sont faits pour améliorer les relations entre les deux pays, la Corée du Sud ne pourrait pas supporter la charge financière d'une réunification à l'Allemande qui risquerait de plonger l'ensemble du pays dans le chaos économique. Sa position est donc, à l'instar de la Chine, plus mesurée sur la question de la réaction au tir de missiles et elle soutient le consensus plutôt que la sanction. Pourrait-on y voir un signe de détachement vis-à-vis des Etats-Unis ?



       Les Etats-Unis enfin ne se sont "intéressés" au cas nord-coréen que récemment et avaient jusque là fait preuve d'une relative indifférence. Le sol coréen est en effet relativement pauvre en ressources naturelles. Le président G. W. Bush a cependant placé la Corée du Nord sur son "Axe du mal" aux côtés de l'Iran et de l'Irak. Il semble toutefois que cet ajout soit seulement une question de "politiquement correct" puisqu'on ne pouvait faire figurer sur un axe du mal uniquement deux pays musulmans. La politique américaine a d'ailleurs été longtemps l'isolement de la Corée du Nord. Il a fallu l'annonce de l'existence éventuelle d'un programme nucléaire militaire pour que les Etats-Unis s'engagent, à reculons, dans un processus de négociations anti-prolifération nucléaire. Précisons que la Corée du Nord s'est retirée du Traité de non-prolifération en 2003.



      Les relations avec la Russie se sont avérées relativement froides depuis la chute de l'URSS en 1990, principal soutien du régime nord-coréen : la Russie a en effet progressivement diminué son soutien même si elle reste encore aujourd'hui un partenaire "privilégié" de la Corée du Nord.



       La Chine reste quant à elle le principal allié de la Corée du Nord. Elle tient en effet à préserver la stabilité régionale pour favoriser son développement économique. Elle ne tient pas non plus à voir une réunification Nord/Sud ni un effondrement du régime qui pourrait conduire à l'affluence de milliers de réfugiés nord-coréens (les réfugiés nord-coréens aujourd'hui sont tous clandestins puisque la Chine refuse de leur accorder le droit d'asile).



       Le reste de la communauté internationale enfin semble assez indifférent à la question coréenne. La France par exemple, même si elle a condamné l'attitude du pays en tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, n'a que peu de relations avec la Corée du Nord.


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  •    Mardi 4 juillet 2006, la Corée du Nord est sorti de son isolement, une nouvelle fois de manière malheureuse. Le gouvernement a en effet procédé au tir de sept missiles balistiques, dont un de longue portée, en direction des Etats-Unis -le jour de la fête nationale américaine- et en direction du Japon. Ces essais ne furent pas a priori concluants puisque quelques minutes après leur lancement, les missiles se sont abîmés en Mer de Corée, à environ 500 km de la péninsule nipponne. Malgré cette tentative avortée, les voisins directs de la Corée du Nord -la Corée du Sud, le Japon, la Chine et la Russie- ainsi que les Etats-Unis, se sentant menacés, ont vivement réagi. Le missile Taepodong-2 serait a priori capable au regard de la portée théorique estimée d'atteindre l'Alaska et Hawaï.



       Le Japon ainsi que les Etats-Unis ont rapidement proposé l'adoption d'une résolution au sein du Conseil de sécurité de l'ONU visant à sanctionner une telle "provocation". Ce projet ne fait pour le moment pas l'unanimité et l'adoption de la résolution a été reportée pour "laisser du temps à la diplomatie chinoise" qui souhaite avant tout éviter un conflit militaire avec son voisin. Précisons que la Chine, avec la Russie, est l'un des derniers alliés de la Corée du Nord à l'heure actuelle et que même si Pékin a officiellement condamné l'action de son petit frère nord-coréen, il n'en demeure pas moins que la voie du consensus lui apparaît plus profitable pour toutes les parties que des mesures rigoureuses. La Russie quant à elle est soucieuse de la tenue du sommet du G8 dans les prochains jours à Saint-Petersbourg.



       Le numéro un nord-coréen, Kim Jong-Il (secrétaire général du Parti mais non chef d'Etat), a fait cependant savoir que son pays était prêt à une "guerre totale" en cas de sanctions. Rappelons cependant que la résolution ne vise en rien l'aide alimentaire fournie au pays -la Corée du Nord, malgré une politique visant l'autosuffisance, demeure le pays le plus assisté au monde. Il s'agirait "seulement" de supprimer toute aide susceptible d'aider au développement d'un programme nucléaire militaire (voir le billet Quel contenu à la résolution ?).



       En parallèle, le Japon et la Corée du Sud ont déjà pris des sanctions au niveau national, sanctions qui fermeraient des vaisseaux vitaux à l'économie déjà bien faible de ce pays (le Japon a notamment interdit aux bateaux nord-coréens l'accès à ses ports pendant six mois). Le Japon s'est d'ailleurs déclaré prêt à attaquer, bien que sa constitution pacifique le lui interdise (La Corée du Nord, et la Corée en général, ayant par le passé été sous domination japonaise, les tensions entre ces trois états ne sont jamais réellement retombées).



       Rappelons enfin pour information que les Etats-Unis sont un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU -avec la Chine, la France, le Royaume-Uni et la Russie qui disposent avec les Etats-Unis d'un droit de veto- et que le Japon fait partie des quinze membres temporaires du Conseil pour cette année.


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