• Japon belliqueux contre Chine consensuelle.

       Le japon a dementi ce mercredi 12 juillet l'hypothèse d'une attaque militaire préventive contre la Corée du Nord. Cette annonce faite lundi 10 juillet avait suscité de vives réactions. D'abord de la part de la Corée du Nord qui s'était dite prête à "une guerre totale" et qui a annoncé aujourd'hui qu'en cas d'attaque nipponne, elle procéderait à la destruction du pays. De la part de la Russie ensuite où les propos japonais ont été jugés "inadmissibles", la Russie prônant une réponse ferme mais non punitive. Malgré le retrait des propos, le Japon a confirmé sa volonté de faire adopter la résolution au Conseil de sécurité de l'ONU, soutenu par les USA, la France et le Royaume-Uni, mais vivement critiquée par la Russie et la Chine, partisanes d'une solution consensuelle. Dans ce cadre, il a été convenu que le vote de la résolution serait reporté, cela pour permettre à la délégation chinoise arrivée lundi 10 juillet à Pyonyang d'entamer des négociations dont le but est de convaincre les dirigeants nord-coréens de reprendre les pourparlers à six (Japon, deux Corées, USA, Russie et Chine), le but ultime étant l'abandon du programme nucléaire coréen -les missiles à l'essai la semaine dernière seraient susceptibles de porter des armes nucléaires.


       Dans tous les cas, une attaque préventive japonaise paraît peu concevable pour plusieurs raisons. D'abord d'un point de vue interne, une telle action serait illégale puisque la Constitution pacifique dont s'est doté le Japon en 1947 lui interdit tout recours à la force, à l'exception du cas de l'autodéfense. D'un point de vue technique par ailleurs, il semble peu probable que le Japon soit capable de faire face à une armée nord-coréenne composée de plus d'un million de soldats (sur une population totale de 23 millions d'habitants). Enfin, une telle intiative pourrait lui attirer les foudres de nombreux pays comme la Chine, la Corée du Sud (avec qui les relations sont déjà tendues, la plaie de la colonisation japonaise n'étant pas vraiment refermée), deux pays qui ne souhaitent en aucun cas la chute du régime (voir le billet Une place dans le monde entre indifférence et agressivité).



       Le négociateur américain, Christopher Hill, estime quant à lui que les négociations entamées lundi par la Chine a Pyonyang sont prometteuses et pourraient constituer un tournant dans l'Histoire de la Corée du Nord qui aura à choisir entre l'ouverture sur le monde ou le renforcement de son isolement. Cependant, une telle hypothèse d'ouverture du pays semble peu concevable pour le moment, même si la Corée du Nord acceptait le retour aux négociations à six, dans le sens où l'isolement totale de la population (qui est litéralement sans contact avec l'extérieur) pourrait bien constituer le fondement de la pérennité du dernier régime stalinien du monde. Ce dernier pourrait bien être menacé si une "lueur de conscience" s'animait au sein du peuple. Il se pourrait que le pays fonctionne comme auparavant : une apparente politique d'autosuffisance soutenue par une aide internationale massive et des sorties ponctuelles sur la scène internationale.


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