• Une place dans le monde entre indifférence et aggressivité.

       Il semble que la question de la crise nucléaire nord-coréenne divise de façon nette la communauté internationale sur les façons de réagir. Pourtant, il ne s'agit que des réminiscences d'attitudes adoptées antérieurement par les différents acteurs de la scène internationale.


       Pour comprendre les attitudes des différents pays aujourd'hui, il peut être nécessaire de se pencher sur le comportement diplomatique antérieur de ces derniers.


       Le Japon semble aujourd'hui être le pays le plus âpre à la lutte dans le cas de cette nouvelle crise. Ceci n'est pas particulièrement nouveau puisque les tensions entre Corée -Nord et Sud- et Japon ont toujours fait partie de leurs relations. Le Japon, dans un appétit impérialiste, a en effet été le colonisateur de toute la péninsule coréenne pendant presque toute la première moitié du XXe siècle. Les cicatrices des blessures infligées aux Coréens se manifestent encore souvent. Plus particulièrement dans le cas de la Corée du Nord, l'affaire récente des enlèvements a fortement refroidi les relations avec le Japon qui semble se sentir particulièrement menacé aujourd'hui, puisqu'il a annoncé lundi 10 juillet qu'il pourrait envisager une attaque préventive (propos retirés mercredi 12 juillet).



       La Corée du Sud quant à elle "souffre" d'une grande rancoeur de la part de sa soeur du Nord. Elle bénéficie ou pour le moins a bénéficié d'un soutien américain massif et les Coréens du Nord la rende responsable de tous les maux de leur pays. Il apparaît que l'ensemble de la péninsule a beaucoup souffert de la séparation (opérée après la guerre de Corée). Cependant, une réunification ne semble absolument pas envisageable et Séoul a jusqu'à maintenant tout fait pour maintenir le régime stalinien au Nord. En effet, même si de substantielles efforts sont faits pour améliorer les relations entre les deux pays, la Corée du Sud ne pourrait pas supporter la charge financière d'une réunification à l'Allemande qui risquerait de plonger l'ensemble du pays dans le chaos économique. Sa position est donc, à l'instar de la Chine, plus mesurée sur la question de la réaction au tir de missiles et elle soutient le consensus plutôt que la sanction. Pourrait-on y voir un signe de détachement vis-à-vis des Etats-Unis ?



       Les Etats-Unis enfin ne se sont "intéressés" au cas nord-coréen que récemment et avaient jusque là fait preuve d'une relative indifférence. Le sol coréen est en effet relativement pauvre en ressources naturelles. Le président G. W. Bush a cependant placé la Corée du Nord sur son "Axe du mal" aux côtés de l'Iran et de l'Irak. Il semble toutefois que cet ajout soit seulement une question de "politiquement correct" puisqu'on ne pouvait faire figurer sur un axe du mal uniquement deux pays musulmans. La politique américaine a d'ailleurs été longtemps l'isolement de la Corée du Nord. Il a fallu l'annonce de l'existence éventuelle d'un programme nucléaire militaire pour que les Etats-Unis s'engagent, à reculons, dans un processus de négociations anti-prolifération nucléaire. Précisons que la Corée du Nord s'est retirée du Traité de non-prolifération en 2003.



      Les relations avec la Russie se sont avérées relativement froides depuis la chute de l'URSS en 1990, principal soutien du régime nord-coréen : la Russie a en effet progressivement diminué son soutien même si elle reste encore aujourd'hui un partenaire "privilégié" de la Corée du Nord.



       La Chine reste quant à elle le principal allié de la Corée du Nord. Elle tient en effet à préserver la stabilité régionale pour favoriser son développement économique. Elle ne tient pas non plus à voir une réunification Nord/Sud ni un effondrement du régime qui pourrait conduire à l'affluence de milliers de réfugiés nord-coréens (les réfugiés nord-coréens aujourd'hui sont tous clandestins puisque la Chine refuse de leur accorder le droit d'asile).



       Le reste de la communauté internationale enfin semble assez indifférent à la question coréenne. La France par exemple, même si elle a condamné l'attitude du pays en tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, n'a que peu de relations avec la Corée du Nord.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :