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  • (Source photo : http://en.beijing2008.cn/)
     
        Les Nord-coréens attendaient cela depuis 1992, les Jeux Olympiques de Barcelone : la première médaille d'or en gymnastique artistique féminine pour la Corée du Nord. Hong Un-Jong est devenue dimanche 17 août 2008 à Pékin la première gymnaste nord-coréenne championne olympique en remportant la médaille d'or du saut. Bien que déjà bien connue au niveau mondial (4ème lors de la finale des derniers championnats du monde en 2007), la jeune fille ne partait pas favorite. Elle s'est pourtant payé le luxe de souffleter la triple championne du monde de la spécialité, la Chinoise Cheng Fei (en 2005, 2006 et 2007) qui ne finit que 3ème, et la multiple médaillée américaine, Alicia Sacramone qui termine en 4ème position. Bénéficiant tout-de-même des défaillances des grandes favorites, Hong n'a pas craqué et réalisé deux sauts d'une extrême difficulté (deux sauts partant sur la note très élevée de 16,50).

        Le premier grand espoir de médaille d'or olympique pour la Corée du Nord avait été Kim Gwan-Suk, championne du monde des barres asymétriques en 1991. Mais cet espoir avait été déçu lors des Jeux de Barcelone lorsque la jeune Kim - par ailleurs au centre d'une vaste polémique autour de son âge qui aboutira à l'exclusion de la Corée du Nord pour plusieurs années de la Fédération internationale de gymnastique - ne finit qu'à une décevante 4ème place. C'est une chinoise qui cette année-là prendra le titre. En 2003, les championnats du monde qui se tiennent aux Etats-Unis signent le grand retour de la Corée du Nord au plus haut niveau mondial. La Corée du Nord parvient à qualifier une équipe complète pour les Jeux olympiques de 2004 et place deux finalistes individuelles, au saut et aux barres asymétriques, qui termineront respectivement 3ème et 4ème. Ces résultats du renouveau pour l'équipe nord-coréenne ne se concrétiseront toujours pas cependant l'année suivante à Athènes et il leur faudra attendre encore 4 années avant de pouvoir goûter à l'or olympique.
     
        Il est certain que la vie de cette jeune fille changera et fera son entrée dans le Panthéon des (très) nombreux héros nord-coréens supposés inspirer le peuple. Au-delà de l'instrumentalisation politique dont la gymnaste risque de faire l'objet - soulignons toutefois la neutralité de la dépêche publié aujourd'hui par KCNA - nous ne pouvons que saluer la performance sportive : Félicitations à Hong Un-Jong (sur la photo au centre).
     
        Les espoirs de médailles étaient pourtant assez minces en gymnastique pour la Corée du Nord qui n'était pas parvenue à qualifier d'équipes complètes, ni chez les hommes ni chez les femmes, lors des Championnats du monde de 2007 pour ces Jeux. Elle n'a pu ainsi envoyer que 2 gymnastes féminines. Rappelons que la délégation nord-coréenne pour ces Jeux est composée de 60 athlètes, contre presque 300 pour la Corée du Sud, qui figure très haut dans le tableau des médailles actuellement. La Corée du Sud n'a cependant aucun espoir de médaille en gymnastique féminine.
     
        Les deux délégations, nord et sud-coréennes, sont toujours séparées, contrairement aux évolutions qui avaient été souhaitée dès la rencontre historique entre les dirigeants des deux pays en 2000. Si les deux Corées ont défilé main dans la main à Sydney et à Athènes, l'idée de ne présenter qu'une seule et même équipe aux Jeux olympiques semble aujourd'hui très loin, les deux délégations ayant défilé séparément lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux de Pekin. Pyongnyang a en effet repoussé en février dernier la proposition sud-coréenne d'ouvrir des négociations pour un défilé commun. Ce pas en arrière reflète bien le climat particulièrement tendu qui règne en ce moment entre les deux voisins, dont les crises semblent se multiplier, à la faveur d'une plus grande intransigeance affichée par Séoul.
     


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  • La fraîche élection de Lee Myun-Bak à la présidence de la Corée du Sud pourrait être mauvais signe pour la Corée du Nord. En effet, le conservateur de droite, dont la victoire était annoncée depuis un certain temps malgré les affaires de corruption dans lesquelles il aurait été impliqué, s'est fait élire sur la promesse, entre autres mesures d'ordre plus économique, d'un durcissement du ton envers la Corée du Nord. Sa présidence s'annonce ainsi comme une rupture (Souvenirs de la campagne présidentielle française ?) avec la politique de souplesse que prônait le président sortant. M. Lee a clairement insisté sur le fait qu'il serait intraitable sur la question des droits de l'homme. Son prédécesseur avait en effet mis de côté la question, dans un souci d'apaisement des relations intercoréennes.

                    Ce revirement pourrait être un très mauvais présage pour la Corée du Nord, qui comme on le sait, peut aujourd'hui compter ses alliés sur moins que les doigts d'une main...  M. Lee a cependant affirmé sa volonté d'établir des échanges réels. Il ne semble donc pas remettre en question les relations entre les deux Corées qui pourraient tout de même s'avérer plus tendues. A suivre notamment, quels moyens de pression pourrait-il utiliser pour le respect des droits de l'homme en Corée du Nord.


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  • Synopsis : Su-Ryeon, une étudiante, fait face à un père scientifique absorbé par ses recherches, et à une mère entièrement dévouée à son mari. Après voir juré de ne pas répéter les "erreurs" de ses parents, Su-Ryeon finira par se montrer compréhensive vis-à-vis d'eux et choisira elle aussi de consacrer sa vie à la recherche.

    Après la visite de Kadhafi en France, devons-nous nous préparer à ce que le président Sarkozy déroule aussi le tapis rouge pour Kim Jong-Il ? La première percée de la Corée du Nord en tout cas se fera le 26 décembre, grâce à la société française de distribution Pretty Pictures, par le biais du film « Journal d'une jeune Nord-coréenne ».

    Si la société Pretty Pictures se félicite de la sortie de ce film – une première pour le cinéma nord-coréen qui n'avait apparemment jamais dépassé les frontières de la république démocratique –, plusieurs zones sombres entachent ce film.

    Selon le journal britannique The Guardian, le Cher Leader Kim Jong-Il aurait personnellement conseillé pour le scenario du film (la bande annonce fait d'ailleurs état de sa gracieuse participation). Il faut donc bien sûr s'attendre à un film de propagande du meilleur cru, dispensant innocemment la doctrine du Juché, même si, toujours d'après The Guardian, le style « plus naturel » distingue ce film des films de propagande plus classiques – avis aux experts du cinéma nord-coréens. Il semblerait par ailleurs que « Journal d'une jeune Nord-coréenne » soit un grand succès en Corée du Nord : en effet, 8 millions de personnes seraient déjà allées voir – forcées ? – le film, soit un tiers de la population nord-coréenne.

    La société Pretty Pictures défend son choix par le fait que le film montrerait une autre facette de la culture nord-coréenne... je me permets de demander : une autre facette peut-elle être montrée dans un film dirigé par l'Etat ? Le directeur, James Velaise, souhaitait aussi montrer que, dans le climat actuel de crise, « il n'y a pas que les folies nucléaires. Il y a aussi des gens normaux dans ce pays ». Comment oser parler de normalité lorsque l'on se fie à un film de propagande, écrit sous la houlette du Cher Leader ? Pensez-vous vraiment M. Velaise que l'on vous montre dans ce film la « normalité » et la « réalité » des choses, si l'on met de côté la réalité effective de la folie de la pensée nord-coréenne ? Oui le film jouira sûrement du « facteur de curiosité » que vous évoquez. Mais il faut garder à l'esprit que les « gens normaux » que l'on vous montre sont les illustrations de la normalité qu'aura validée le régime.

    Non, la sortie de ce film n'est pas un évènement à célébrer.


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