•    En deux mois, l'actualité semble avoir été bien maigre sur la Corée du Nord. Celle-ci n'en a pas pour autant cessé d'exister. Au contraire.


       D'abord, un nouveau « grand bond » en avant chinois, peut-être marqué par le retour, faussement inattendu, de Pyonyang à la table des négociations. Les Etats-Unis en ont félicité Pékin qui serait selon eux l'un des principaux artisans de cette réussite. Reste encore à attendre l'issue de ces négociations : il ne s'agit pas seulement de parler, il faut des résultats. Et l'expérience de 2005 nous l'a suffisamment montré.


        Autre évènement du mois de Novembre, qui pourrait paraître anodin aux yeux du monde, mais qui ne l'est pas en considération de la question nord-coréenne : le Japon, pays traditionnellement pacifique depuis 1945, s'est officiellement doté d'un ministère de la défense. Un tel changement s'inscrit dans la politique plus offensive et agressive du nouveau premier ministre japonais, M. Abe, investi en septembre (voir le billet Changement de tête au Japon : quel avenir à la politique nord-coréenne ?). Il faut en effet rappeler qu'en juillet 2006 lors de la crise des missiles balistiques, le Japon avait menacé d'un recours à la force, alors même que sa constitution pacifique le lui interdit. Affaire à suivre.


       Le sentiment anti-nippon n'est par ailleurs pas près de s'essouffler semble-t-il au Nord de la péninsule. Le site Internet KCNA dans un communiqué du 26 décembre rapporte les protestations faites à M. Abe par l'association suisse pour la réunification pacifique des deux Corées. Cette dernière reproche au gouvernement japonais la dissolution de l'association des résidents coréens au Japon. KCNA fait allusion à l'impérialisme japonais qui a sévi en Corée jusqu'en 1945. Un parallèle peut-être un peu excessif.


       A noter que l'on a fêté 26 décembre (nous en sommes encore tous retournés) le quatre-vingtième anniversaire de l'association anti-japonaise des femmes.


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  • Titre : Pyonyang.


    Auteur : Guy Delisle.

    Editeur : L'Association.


    ISBN : 2844141137


    Commentaire : Un témoignage sous une forme originale puisque l'auteur a choisi la bande-dessinée pour nous faire partager son expérience de vie dans la capitale nord-coréenne. Guy Delisle nous livre en effet les impressions qu'il a pu tirer des quelques mois qu'il a passé là-bas, au sein d'un studio de dessins animés (la production française étant totalement délocalisée). Ce qui semble à première vue frappant, c'est qu'en dépit du temps passé en Corée du Nord, il n'a pu en apprendre plus que les auteurs de livres témoignages de voyages touristiques courts. La "prouesse" de l'auteur réside dans sa capacité à traiter d'une façon légère et humoristique d'un pays où le rire n'est peut-être pas le pain quotidien de tout un chacun : Guy Delisle parvient à nous faire rire ou sourire, sans occulter la gravité de ce qu'il traite.


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  •     Trois semaines après l'essai nucléaire souterrain nord-coréen du 9 octobre 2006, on commencerait à voir les premières conséquences de la résolution du Conseil de sécurité. Après les réactions du zélé Japon, qui avait déjà largement anticipé sur les réponses à apporter au comportement de sa voisine, c'est au tour de la Corée du Sud qui s'est finalement décidée à adopter des mesures fermes contre l'attitude menaçante de la Corée du Nord : Séoul a notamment interdit l'entrée sur son territoire de responsables nord-coréens et prévoient le contrôle des transactions. Des mesures qui arrivent peu après des menaces proférées par le Nord, estimant que les sanctions de Séoul, qui se voit reprocher sa politique pro-américaine, seraient une "déclaration de confrontation". Le gouvernement sud-coréen, depuis le 14 octobre, date d'adoption de la résolution du Conseil de sécurité, s'était montré particulièrement prudent, par peur d'une dégradation encore plus profonde de ses relations avec Pyonyang. Retournement de politique pour Séoul qui avait toujours privilégié le dialogue plutôt que les sanctions ? On pourrait le penser puisqu'aujourd'hui, la politique d'ouverture pratiquée par le gouvernement actuel est de plus en plus critiquée. Et la démission du ministre de l'unification et du ministre de la défense, principaux artisans de cette politique pacifique, les 23 et 24 octobre dernier, ne sera pas là pour arranger les choses. La présidence a cependant fait savoir que la politique ne changerait pas en dépit d'un changement de ministres. Pas de changement d'orientation, mais on prend ses précautions tout-de-même : Séoul prépare un programme de défense contre une éventuelle attaque nucléaire nord-coréenne.

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  •     C'était presque écrit : la société internationale a une nouvelle fois montrée une grande inefficacité. Même si elle a réussi à se mettre d'accord samedi 14 octobre en faisant adopter à l'unanimité une nouvelle résolution sanctionnant l'essai nucléaire auquel à procédé la Corée du Nord lundi 9 octobre -dont l'existence aurait été confirmée par les experts américains ayant décelé dans des échantillons d'air prélevés au-dessus du lieu du test des traces de radioactivité.



        La résolution vise à un embargo sur les armes et les technologies nucléaires, avec notamment l'inspection des navires entrant et sortant de Corée du Nord. Le recours à la force a été exclu du projet américain, en particulier à la demande de la Chine. Mais alors ? Où se pose le problème ? L'Histoire nous a appris que l'adoption d'une résolution n'est qu'un coup d'épée dans l'eau si les volontés ne suivent pas. Or la Chine a d'ores et déjà fait savoir qu'elle ne participerait pas aux inspections des bateaux nord-coréens. Principal et peut-être dernier réel soutien du régime de Pyonyang, Pékin craint le déclenchement d'un nouveau conflit -parce que nous ne sommes peut-être pas encore en conflit... Les USA continuent cependant d'exhorter la Chine a être ferme et à se résoudre à prendre les sanctions prévues dans la résolution. Le secrétaire d'Etat américain, Condoleeza Rice, entame une tournée à travers différentes capitales pour discuter des suites de la crise.


              Le retour aux négociations n'est pas totalement utopique. En particulier, cette voie n'a pas été bannie par Pyonyang : le gouvernement nord-coréen avait proposé aux USA des pourparlers bilatéraux -proposition rejetée par M. Bush, malgré les recommandations du secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan- et il a fait savoir à un diplomate russe qu'un retour à la table des négociations à six était encore possible.


        Comment la résolution a-t-elle été accueillie à Pyonyang ? Plutôt mal (pouvait-on le cacher plus longtemps ?), le gouvernement ayant dénoncé des "méthodes de gangsters" et rappelant que les USA sont aussi une puissance nucléaire représentant donc une menace.


        Tout le monde, l'Union européenne, la France, l'Australie, le Canada et autres -à part la Chine- semble se féliciter de l'adoption de cette résolution qui représenterait une réponse forte et unie... mais a-t-on de quoi être fier de ce nouveau texte qui risque fort de rester lettre morte comme la précédente, adoptée en juillet 2006 suite au tir de sept missiles balistiques. Cette résolution n'a pas eu les effets escomptés, à savoir, elle n'a pas empêché la Corée du Nord de procéder à un test nucléaire (Le pourrait-on pas encore douter de son succès ou de son existence ? Les USA n'auraient-ils pas confirmer tout cela pour justifier la riposte énergique qu'ils désirent ?), et Pyonyang n'est toujours pas revenu à la table de négociations multilatérales qu'elle boycotte depuis 2005. Effectivité : nulle, probablement à cause des divisions dont la communauté internationale a fait preuve au mois de juillet.


        Aujourd'hui, il est douteux que la nouvelle résolution soit efficace, en particulier si la Chine a déjà décidé de ne pas en appliquer une partie. Le Japon quant à lui fait du zèle. Tokyo avait en effet mis en oeuvre le 19 septembre dernier de nouvelles sanctions, en addition à celles déjà prise en juillet. Et le gouvernement japonais considère déjà de nouvelles mesures punitives.


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  •     Lu sur KCNA (agence de presse officielle nord-coréenne) : pour la 61ème session de l'Assemblée générale des Nations Unies, le réprésentant de la Corée du Nord a fait part de bien belles volontés. Il faut prendre des mesures substantielles aussi tôt que possible pour éradiquer la pauvreté et promouvoir le développement. Selon son discours, les pays industrialisés devraient aider les pays en voie de développement selon un calendrier spéciaifique, notamment en tenant les promesses d'aides déjà faites. Les politiques des pays en voies de développement doivent aboutir à leur indépendance économique entre autres.


        Les agressions de toutes sortes comme les sanctions économiques envers des Etats souverains sous le prétexte de combattre le terrorisme sont  monnaie courante semble-t-il.


         Le gouvernement nord-coréen soutiendra comme jamais la coopération au sein de la communauté internationale pour réaliser ce que le représentant nomme "l'objectif de développement du Millénaire". Nous savions déjà tous que la Corée du Nord était le moteur de toutes les initiatives d'entraide internationale... Ce que ne dit pas le réprésentant nord-coréen, c'est s'il place son pays parmi les assistants ou les assistés...


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